• Christine Beigel & Eric Gasté : Monsieur Le Loup L'élan vert éditions - 24 pages - 11,20€

    Cher monsieur le Loup, 

    Vous croyez me connaitre, mais c'est faux. Moi, par contre, je vous connais bien. Trop bien, même. La dernière fois qu'on vous a vu dans les bois, vous hurliez à vous en casser la voix :

    "Mais oùoùoùoùoù est le Petit Chaperon rououououx ?"

    Je ne suis pas là. Apprenez-le une bonne fois pour toutes ! 

    Signé Lou (la petite fille que vous observez depuis une semaine dans le but secret d'en faire votre goûter). 

    Mon avis : 

    J'ai acheté cet album lors du Salon du Livre Jeunesse de 2016 et, bien que je l'ai lu dans la foulée, je n'ai pas eu le temps de vous faire mon avis alors le voici enfin. 

    Je l'ai acheté dans une idée de, à terme, faire un rallye lecture autour des réécritures des contes si connus voire pour en faire un point de départ pour une séquence sur l'épistolaire mais aussi pour son grand humour. En effet, Lou, le petit chaperon rouge, se moque de ce pauvre loup vieillissant et plus si méchant. Il est devenu bigleux, il n'a plus de dents et ses déguisements sont franchement ratés, de quoi faire bien rire la petite fille mais aussi les lecteurs. 

    Lou n'est pas une vilaine petite fille, elle donne des conseils au Loup : il doit aller voir l'opticien, manger de la soupe et être moins méchant pour être moins seul dans la forêt. 

    Les illustrations d'Eric Gasté sont très colorées et amusantes : elles collent bien à l'ambiance de l'histoire. Elles font du loup un personnage extrêmement attachant et vraiment très mignon. On s'attache très vite à lui et c'est fort plaisant : j'apprécie les histoires où le loup n'est pas horrible. Il faut absolument en parler aux enfants pour qu'ils ne développent pas une peur du loup à cause de ce genre d'histoire : le loup est un animal comme un autre. 

    Lou, le petit chaperon rouge, n'est pas la pauvre petite fille sans défense que le conte nous présente. Ici c'est une enfant espiègle, pleine de vie qui ne se laisse pas faire sans aide de quiconque. Elle parle de son frère comme d'un petit cochon à engraisser qu'elle nourrit parfois, elle se décrit elle-même comme une petite peste au nez qui coule qui tire la langue aux grands mères... En bref, c'est une enfant comme une autre ! 

    L'humour de l'album réside dans le mariage des illustrations et du texte. En effet, le texte est déjà explicite mais les illustrations rajoutent de l'image à celui-ci pour faire naître encore plus le rire. Je ne l'ai pas encore lu en classe mais je suis sûre qu'il doit faire un carton plein ! 

    Comme je le disais plus haut, le format épistolaire peut servir de point d'entrée à une séquence complète autour de la lettre couplée avec un rallye lecture contes/réécriture pour faire écrire les élèves à un personnage de conte qu'ils choisiront eux-mêmes : cela peut être un super moment d'écriture puis de lecture en commun ! Je me garde l'idée sous le coude pour l'année prochaine selon mon niveau de classe ! 

    En bref, la lectrice et la maîtresse qui sont en moi sont ravies. Ce fut un moment de lecture fort plaisant où je n'ai cessé de sourire. A conseiller à tous ! 


    votre commentaire

  • Editions Gautier-Languereau - 32 pages - 10,50€Emilie Chazerand & Gaëlle Souppart : Les papas de Violette

    "C'est une maladie d'avoir deux papas ?

    - N'importe quoi, dit Violette.

    Mes papas, ils s'occupent trop bien de moi. 

    Je les aime tous les deux, et puis c'est tout."

    Mon avis : 

    Joie, un album pour parler de l'homoparentalité, je suis bien contente de voir un album autour du sujet sortir car il faut parler de ce sujet avec les enfants pour ne pas créer des adultes intolérants ! 

    Ici, Les deux papas de Violette, est un petit album très coloré, qui tord le cou aux idées reçues d'une manière douce, sans jugement même si l'histoire commence sur la cruauté des enfants qui répètent ce qu'ils entendent à la maison. Ils se moquent de Violette parce qu'elle a deux papas, parce que pour eux c'est "une maladie". Des bêtises d'enfants en somme. Néanmoins, on s'en rend compte chaque jour encore de nos jours au 21ème siècle, beaucoup de personnes pense que "un garçon qui aime un autre garçon, c'est une maladie". En parlant du sujet avec les enfants le plus tôt possible, on déconstruit leurs représentations erronées autour du sujet et surtout on leur apprend les valeurs de l'Amour avec un A majuscule !

    Violette est une petite fille toute mignonne qui souffre à cause du jugement stupide des autres et, tout au long de l'album elle nous montre l'amour immense que lui portent ses deux papas. Elle montre qu'elle a une famille normale avec des papas qui s'occupent d'elle quand elle est malade, quand elle doit faire ses devoirs, quand elle fait des cauchemars... Tout ce qu'un papa et une maman feraient. 

    L'écriture douce et simple permet aux enfants de comprendre le livre par eux-même, de se faire leur propre avis sur le sujet, loin peut être de l'avis des parents. On lit le tout comme si nous lisions le journal intime de Violette ce qui fait que l'on s'identifie, qu'on s'attache à ce petit personnage touchant et, pour des enfants, je suis certaine que cela doit extrêmement bien fonctionner.

    Les illustrations, pleines de couleurs chatoyantes, de douceur donne envie de se plonger dans l'album, de s'en mettre plein les yeux. Cela rend l'album joyeux malgré le sujet qui peut être la proie de polémique. 

    En somme, j'applaudis des deux mains les auteures et les éditions Gautier-Languereau en n'espérant, un jour, ne plus avoir à le faire tant parler de ce sujet sera normal. 


    votre commentaire
  • Gilles Paris : Le vertige des falaises Editions Plon  - 245 pages - 16,90€

    Sur une île sauvage et désertée, Marnie, adolescente effrontée et fragile, vit au-dessus des falaises au coeur d'une imposante maison de verre et d'acier avec sa mère Rose et sa grand-mère Olivia, qui règne sur la famille et sur l'île toute entière. Des plaines aux herbes hautes, des sentiers au bord de mer, la nature se révèle aussi cruelle que les mystères trop longtemps ensevelis. 

    Et si une seule personne détenait tous les secrets de cette famille et s'en libérait enfin ? 

    Mon avis : 

    Les livres de Gilles Paris, malgré leurs sujets graves, sont souvent mes lectures doudous. Ce nouveau livre de l'auteur ne déroge pas à la règle même si j'avoue sincèrement avoir été moins touchée qu'avec ses livres précédents - Autobiographie d'une Courgette et Au pays des Kangourous étant mes deux préférés de l'auteur ! 

    Dans ce livre paru chez Plon, nous découvrons Marnie, une adolescente qui vit sur une île avec sa famille. Peu d'habitants les apprécient mais pourquoi ? Cette famille si unie en apparence cache de terribles secrets, des secrets qui bouleverseront Marnie. 

    J'ai tout de suite adoré Marnie. Les personnages de Gilles Paris sont toujours extrêmement complets dans le sens où on a l'impression qu'ils existent vraiment, on comprend leurs sentiments, leurs peurs, leurs désirs. Marnie est, en ce sens, extrêmement touchante. Elle qui est beaucoup trop curieuse vit avec des points bien trop lourds pour son age et, tout au long de ma lecture, j'avais envie de la serrer dans mes bras, j'espérais une fin heureuse pour cette adolescente qui ne connait déjà que trop bien le monde. Sa grand-mère est une femme qui, de prime abord, semble froide et distante mais, en parcourant les pages de ce livre, on se rend compte qu'il ne faut pas la juger trop vite. Elle a fait de nombreux choix, de nombreux sacrifices pour sa famille et j'avoue sincèrement que, dans un sens, elle m'a rappelé ma propre grand mère : une femme forte comme elle. 

    Il y a bien d'autres personnages qui peuplent ce livre et tous ont un impact dans la vie de Marnie. Ils ont fait d'elle la future femme qu'elle est par la force des choses : une femme forte qui ne compte que sur elle-même. 

    Pour moi, bien que ce roman ressemble à tous les romans d'histoires de familles tragiques, il est plus que ça. C'est une ode aux femmes, aux femmes qui malgré les embûches restent fortes pour elles-mêmes et leurs familles. Cela fait le plus grand bien de lire des histoires où les femmes sont fortes et il en faudrait toujours plus ! 

    Quant au style d'écriture de Gilles Paris, si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je l'adore ! Mes livres de cet auteur ressortent toujours criblés de Post-It tant il y a des phrases qui me marquent. En effet, le style de Gilles Paris est doux, simple et clair et c'est ce qui lui donne cet aspect poétique que j'aime tant. Pas de chichis, pas de phrases alambiquées, il va droit au but et il frappe là où il faut : au coeur. 

    Mais pourquoi, vous demandez-vous, avec toutes ces éloges, ai-je moins été touchée qu'avec ses livres précédents ? Et bien tout simplement parce que, à mes yeux, Marnie n'est plus vraiment une enfant, c'est une adolescente, une jeune femme et ce que j'ai tant aimé dans ses livres précédents ce sont les personnages enfants. De fait, Gilles Paris sait se mettre à la place des enfants, décrire les choses à travers leurs yeux et ici, cela m'a manqué. Après, c'est comme pour tout : parfois il nous manque un petit quelque chose pour aimer à 100% mais on ne regrette pas notre lecture pour autant. 

    Je vous enjoins à ouvrir votre bibliothèque à cet auteur car vous ne serez pas déçus ! 


    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires