• Balivernes éditions - 32 pages - 13€ Charles Perrault & Hassan Amekan : Petit Poucet

    Un bûcheron et une bûcheronne avaient sept fils. Ils étaient fort pauvres. L'aîné n'ayant que dix ans, aucun de leurs enfants ne pouvait gagner de l'argent. Le plus jeune était très petit. A la naissance, il n'était guère plus gros qu'un pouce, ce qui fit qu'on l'appela le petit Poucet.
    L'histoire du Petit Poucet n'a rien de mystérieux pour les plus grands : l'abandon dans la forêt par les parents, le chemin parsemés de petits cailloux blancs, le retour des sept frères, et de nouveau, l'abandon par les parents avec le petit Poucet qui sème cette fois-ci des miettes de pain qui seront mangées par les oiseaux, la confrontation avec l'Ogre qui dévorera ses filles par erreur et poursuivra petit Poucet et ses frères avec les bottes de sept lieues...

    Mon avis :

    Nous connaissons absolument tous Le Petit Poucet et ici l'histoire n'a rien de changé dans son fond. Cependant les illustrations d'Hassan Amekan donnent du piment à ce conte si connu.

    Il faut savoir que j'ai un vécu particulier avec ce conte. En effet, bien que j'adore tous les contes et qu'ils aient tous été mes premières lectures comme beaucoup d'entre nous, Le petit poucet a toujours fait partie des contes que je haïssais ni plus ni moins ! Rien qu'en le lisant, je bouillais de colère contre ces parents indignes, louais le courage du Petit Poucet. En bref, j'avais une vision très manichéenne de ce petit livre et cela m'est resté jusqu'à ce que je lise le conte dans sa forme album. Les illustrations me faisaient très envie grâce à leurs couleurs chatoyantes et j'ai craqué, je l'ai lu.

    Grand bien m'en a pris ! En effet, forte de mon expérience, toute relative, de la vie, lire ce conte avec mes yeux et mes connaissances d'adulte m'a permis de me réconcilier avec celui-ci ! Point de parents indignes ici mais plutôt des parents accablés qui pensent que le meilleur est ailleurs pour leurs enfants. On ne peut pas les excuser mais on peut comprendre et cette compréhension je ne l'avais pas enfant évidemment.

    Charles Perrault & Hassan Amekan : Petit Poucet

    En outre, le conte évoque surtout, quand on creuse un peu, la peur qu'ont les enfants d'être abandonnés par leurs parents. Or, ici, par la ruse et la débrouillardise, on voit bien que ceux-ci s'en sortent bien ; cela peut s'apparenter au passage à l'age adulte où les enfants prennent la relève ou du moins soulagent leurs parents. C'est ce qui est intéressant dans ces contes : on peut les relire et les re-relire et on pourra toujours en tirer quelque chose de nouveau.

    Parlons maintenant de ces illustrations qui m'ont tant attirée. La première chose qui saute aux yeux c'est la couleur ! Hassan Amekan utilise une profusion de couleurs et mêle du collage à de la peinture ce qui donne un style bien particulier que j'ai beaucoup apprécié. En effet, les collages apportent un peu de réalité dans l'histoire car ce sont des collages d'objets que l'on connaît tous : casseroles, canapé, coussins etc... Ceux-ci sont quelque peu le fil conducteur des illustrations et on peut très bien s'amuser à les rechercher.

    Un conte à relire ou à faire découvrir aux plus jeunes, les couleurs vives pouvant atténuer cette peur intime de l'abandon et les captiver tout autant que l'histoire en elle-même.

    Charles Perrault & Hassan Amekan : Petit Poucet

    5/40 livres lus


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  • Edvin Sugarev & Bearboz : Le chat peintre

    Elitchka éditions - 36 pages - 16.50€

    Il était une fois un royaume où tout devait être conforme au réel. Là, vivait le Chat Peintre qui dessinait partout d’extravagantes créatures vues dans d’autres contrées. Il allait donc être pendu sur la place publique pour excès d’imagination. Mais, la petite Yana, armée d’une curieuse baguette magique, va ranimer toutes les œuvres du peintre rebelle, qui vont bouleverser le cours de l’histoire.

    Mon avis :

    J'aime quand les albums jeunesses délivrent un message à leurs lecteurs et, avec ce livre, je fus servie ! Si vous cherchez un album ode à l'imagination, à la liberté de créer et de s'exprimer, aux différences et à l'anticonformisme alors vous avez trouvé ce qu'il vous faut ici !

    Le Chat peintre est un chat qui, comme son nom l'indique, peint. Il peint partout, tout le temps avec le bout de sa queue, des œuvres issues de son imaginaire, de ce qu'il a vu lors de ses voyages. Ses peintures égayent les rues de cette ville triste, sombre, toute grise mais cela ne plait pas à personne et surtout pas au roi qui n'aime pas les choses non-sérieuses que dessine le chat. Il fait arrêter le chat qui ne devra sa rédemption qu'à un peu de magie et à une petite fille désobéissante.

    Dès que j'ai lu le résumé sur la quatrième de couverture, j'ai tout de suite compris autour de quels thèmes allait tourner le livre. J'aime beaucoup les albums qui montrent aux enfants l'importance de l'imagination, d'oser créer des choses qu'elles ressemblent à la réalité ou non et cet album est parfait pour cela d'autant plus qu'on peut parfaitement introduire du nouveau vocabulaire aux enfants avec la notion de censure puisqu'il en est ni plus ni moins question ici. Outre ces thèmes principaux, il est aussi question du grand thème d'accepter qui on est, de ne pas vouloir ressembler à tout le monde sous peine d'un monde bien moins intéressant et - pour revenir à la peinture - bien moins coloré !

    Edvin Sugarev & Bearboz : Le chat peintre

    Les illustrations de Bearboz faites en noir et blanc avec quelques touches de rouge sur Yana, la petite fille désobéissante, sont très frappantes justement par cette absence de couleur ! En effet, le rouge n'arrive que quand Yana détient une moustache du Chat peintre et donc que quand elle se délivre du conformisme ambiant, elle a la clé de l'imagination et de la création ce qui la fait de ce fait sortir du lot, sortir du noir et gris ! J'ai adoré cette manière de faire, cette manière d'accentuer par une couleur si vive, pleine de vie, la délivrance de cette enfant. Elles capturent bien ce que raconte le texte d'Edvin Sugarev et l'accentuent superbement !

    En conclusion un album à découvrir pour son texte engagé dans de nombreux thèmes importants de nos jours et des illustrations frappantes !

    Edvin Sugarev & Bearboz : Le chat peintre

    4/40 livres lus


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  • Christos & Charlotte Cottereau : Pêcheur de rêvesBalivernes Éditions - 32 pages - 13€

    Le père de Isha lui a enseigné comment fabriquer les pièges à rêves. Il lui a montré les meilleurs endroits, ceux où l’on trouve les plus beaux songes, comment ne pas briser les rêves des enfants, connus pour être les plus fragiles. Maintenant, le petit indien est en âge de prendre sa suite. Mais pour cela il doit accomplir un prodige : capturer le plus terrible des cauchemars et le vaincre…
    Tous les enfants ont peur des cauchemars et tous les parents veulent les rassurer avant qu’ils ne s’endorment. A la manière des pièges à rêves que certains placent au-dessus de leur lit, ce livre sera le piège à cauchemar pour les enfants qui verront Isha vaincre ses peurs et devenir pêcheur de rêves.

    Mon avis :

    Envie d'un voyage au pays des rêves ? Ce livre, doté d'illustrations sublimes, m'a charmé !

    Isha est un petit garçon, fils d'un pêcheur de rêves. Un beau jour son père décide de prendre sa retraite et de lui passer le flambeau mais pour avoir le droit de devenir un pêcheur de rêves, Isha doit vaincre son pire cauchemar et le transformer en un doux rêve.

    J'ai beaucoup aimé cette histoire très originale. On voyage auprès d'amérindiens pêcheurs de rêves. Isha est un petit garçon courageux qui va réussir à vaincre son pire cauchemar pour devenir un pêcheur de rêves. Le tout est plein de douceur, de poésie. On a l'impression de se faire une petite pause sur un nuage tout doux durant cette petite lecture.

    Les illustrations aux dominantes de bleus sont sublimes ! Plus d'une fois je suis restée en admiration quelques secondes devant une planche. Charlotte Cottereau a un talent époustouflant ! Les illustrations nous aident à nous envoler dans le monde onirique d'Isha et on en prend plein les yeux ! Il y a énormément de douceur dans celles-ci comme dans le texte, cet album est parfait pour la lecture à voix haute pour les enfants avant d'aller dormir.

    Christos & Charlotte Cottereau : Pêcheur de rêves

    Ce qui est aussi plaisant dans cet album c'est le message que peuvent retenir les enfants. Isha vainc son pire cauchemar ce qui l'aide à grandir, à aller de l'avant, il n'a pas peur d'aller dormir car il sait que ses rêves seront doux. Ainsi l'enfant qui s'identifie à ce petit personnage comprendra qu'un cauchemar ce n'est pas la réalité et qu'il suffit d’utiliser son imagination pour le transformer en un beau rêve. En outre, j'ai apprécié l'ouverture culturelle que cet album procure, il est assez peu fréquent de trouver des Amérindiens dans des albums et je suis sure qu'avec ces belles illustrations les enfants auront envie d'en savoir plus sur cette culture si différente de la culture occidentale.

    En conclusion, j'ai véritablement apprécié cet album plein de douceur et j’espère que vous serez nombreux à vous ruer dessus car c'est un bel objet-livre et une belle historie à découvrir !

    Christos & Charlotte Cottereau : Pêcheur de rêves

    3/40 albums lus


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  • Larousse Jeunesse - 32 pages - 12.90€Claire Freedman & Nick East : Monsieur Renard veut dîner !

    "Au secours !" glousse la poule. "Le Renard est affamé et cherche de quoi dîner!"

    Monsieur Renard habite en ville et va pour la première fois à la campagne. Il a très, très faim. Quel plan diabolique les animaux de la ferme vont-ils bien pourvoir imaginer pour le faire fuir?

    Mon avis :

    J'ai totalement craqué sur cet album en médiathèque tant les dessins sont choux. Cependant, l'histoire ne m'a pas convaincue plus que ça..

    Monsieur Renard est un renard citadin qui va pour la première fois à la campagne dans l'espoir de bien se remplir la panse. Cependant les animaux n'ont pas dit leurs derniers mots et ils vont élaborer un plan génial pour ne pas se faire manger.

    Bien que l'album soit bourré d'humour et de complicité avec le lecteur, j'ai trouvé l'histoire un peu trop rapide, trop plate à mon goût. J'ai beaucoup aimé le plan des animaux pour se sauver mais ce n'était pas si bien exploité que cela et je trouve ça très dommage !

    Les illustrations sont, malgré tout, magnifiques ! J'ai craqué sur la bouille de ce pauvre renard si peu malin ! L'ironie de son personnage apporte un peu d'originalité car ce renard-ci est loin d'être "rusé comme un renard", un comble ! Les illustrations sont très colorées et vivantes, on prend grand plaisir à les regarder et les animaux de l'histoire sont vraiment très mignons !

    Les enfants apprécieront d'être dans la ruse avec les animaux et riront certainement beaucoup de ce pauvre renard cependant, pour ma part, ce livre ne me restera pas en mémoire bien longtemps...

    Claire Freedman & Nick East : Monsieur Renard veut dîner !

    2/40 albums lus


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  • Sally Grindley & Peter Utton : Ouste !L'école des loisirs - 30 pages - 14€

    Les panneaux disent de ne pas entrer.
    Je crois qu'on devrait faire demi-tour, non ?

    Mon avis :

    Sally Grindley et Peter Utton ? Tiens ça vous dit peut-être quelque chose non ? Pour ceux qui adore la littérature jeunesse et la lecture d'album, peut-être connaissez-vous l'album "Chhht" de ces même auteurs ?

    Sally Grindley et Peter Utton sont très connus dans le monde des albums pour leurs livres très ludiques où l'enfant, le lecteur, est l'acteur. En effet, tout au long des pages, le lecteur a l'impression de se promener avec un ami peureux qui ne souhaite pas avancer dans des endroits qui lui semblent dangereux. Cet ami l'apostrophe, lui pose des questions et fait en sorte que le livre prenne une dimension ludique fort amusante. De nombreux rabats à soulever permettent de faire monter la peur chez les enfants : "Y-a-t-il un gros ours méchant derrière cette pierre ? ce nénuphar ?" peuvent se demander les enfants.

    Sally Grindley & Peter Utton : Ouste !

    J'aime beaucoup ce genre de livres interactifs et ludiques qui montrent aux enfants dès le plus jeune âge l'amusement que l'on peut ressentir avec un livre. Cependant, pour parler plus clairement de mon ressenti, j'ai été un peu déçue. Pourquoi ? Je m'explique. J'ai découvert Sally Grindley et Peter Utton avec l'excellent "Chhht !", pour lequel j'ai eu un beau coup de cœur. Du coup, je pensais que "Ouste!" serait du même acabit sauf que l'amusement ne fonctionne pas plusieurs fois quand on sait à quoi s'attendre. Je tiens à préciser que cette déception vient de mon côté adulte, mon âme d'enfant persistante a bien aimé ce livre et je suis sûre que les enfants ne seront pas lassés ni moins émerveillés si on leur présente plusieurs livres de ces auteurs.

    Les illustrations de Peter Utton sont très jolies, elles ont un petit côté vieillot dû à l'utilisation de la peinture qui n'est pas pour me déplaire. Je trouve qu'elles ont beaucoup de charme et c'est un vrai plaisir pour les yeux que de suivre l'histoire devant des illustrations colorées juste comme il faut. Le tout crée une véritable ambiance et même les ours en colère sont plus drôles qu'apeurant.

    Concernant le style de Sally Grindley, comme je le disais plus haut, j'aime beaucoup le fait qu'elle réussisse à introduire les enfants dans l'histoire ; qu'ils se sentent comme le personnage principal. Ce que l'on peut aussi souligner c'est que si on lit le livre à voix haute, le tout prend encore plus de charme et de vivacité. Il suffit d'imaginer mettre un peu d'intonation dans les phrases et l'enfant est doublement happé par le livre : j'adore !

    En conclusion, bien que je n'ai pas été aussi captivée que pour "Chhht!" ; "Ouste!" reste un petit album adorable qu'il peut être bon de lire en classe ou avec son enfant pour un moment de complicité et d'amusement.

    Sally Grindley & Peter Utton : Ouste !

    1/40 albums lus


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  • Sophie Tiers & Wilhelm Grimm : Barbe Bleue

    CMDE édition - 40 pages - 12.20€

    Entre la liste de course et le haïku, cette réécriture de Barbe-Bleue est une pêche au mot, pour saisir l'essentiel d'une histoire tellement connue, racontée, réécrite. D'une seule respiration, nous tirons la barbe de ce bleu qui se laisse entraîner dans ce raccourci d'histoire. Pourquoi ? Pour arriver plus vite à la fin ? Ou simplement garder la ligne narrative et laisser imaginer aux lecteurs, aux enfants, aux parents, toutes les rondeurs superflues.

    Mon avis :

    Quelle couverture mystérieuse, sans titre et sans nom d'auteur... Préparez-vous à de l'originalité, laissez-vous intriguer !

    Quand j’ai reçu ce livre j’ai été déroutée par sa forme. En effet, l’album n’est pas sous forme d’histoire basique comme nous les connaissons. Ici, nous n’avons que des bribes de phrases, des listes de mots pour former le conte. Au début je me suis dit “oula qu’est-ce que c’est que ça, comment lire ça ?” et puis je me suis vite laissée emporter. Pour “lire” cet album je me suis servie de ces phrases et listes de mots pour me créer ma propre histoire (avec bien sur, en référence le conte connu par tous).

    J’ai adoré cette originalité car il est possible de changer l’histoire / la faire évoluer durant la lecture avec un enfant selon son âge. Cette possible évolution permet de faire en sorte que l’album reste intemporel d’autant plus que les illustrations n’ont rien d’enfantines. En effet, elles sont parfois un peu abruptes avec leurs dominances de rouge et de noir, les personnages coupés en plusieurs morceaux... Je ne conseillerai pas ce livre pour des enfants de moins de 6 ans. 

    Sophie Tiers & Wilhelm Grimm : Barbe Bleue

    Pour un public plus adulte, les illustrations se révéleront fascinantes par leur coté un peu violent. En effet, ici ce n’est pas le conte édulcoré qui est mis en album mais le vrai conte qui se termine mal pour Barbe Bleu. 

    Le style de Sophie Tiers est particulièrement original, je n'avais jamais vu ce type d'illustrations ni ce trait de crayon durant mes multiples lectures d'album ! Au début c'est un peu déroutant mais j'ai vite adoré son style ! J'adore les illustrateurs qui ont un style bien à eux.

    En bref, j’ai été ravie de découvrir une nouvelle forme d’album, dans un genre si réglementé malgré les apparences, un peu d’originalité ne fait jamais de mal. Si vous avez envie de découvrir un nouveau style d’album, je vous le conseille ! 


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